Autrefois, le castor ayant été exterminé de chez nous, on le retrouve dans nos cours
d’eau grâce à des réintroductions faites au milieu du siècle passé. La Suisse
redevient le pays de cet animal au mode de vie passionnant et secret. Baeverwatch,
est le partenaire officiel du Service de la faune du canton de Vaud pour les
activités et les données liées au castor.
Un tour d’horizon sur le terrain avec Christian Jaquet, garde faune permanent de la
circ. 5 pour le Gros-de-Vaud, nous permet de découvrir quelques territoires de cet
animal. « Depuis sa réintroduction entre 1956 et 1977, les populations se sont
développées que très lentement. Les conditions idéales nécessitent un rivage où ils
peuvent creuser ainsi que suffisamment de bois tendre pour se nourrir surtout
l’hiver. Des conditions que les castors trouvent sur le Plateau, le long des cours
d’eau à débit lent, dans les étangs et dans les lacs. Lorsque les jeunes à la
recherche d’un nouveau territoire sont confrontés à la route et autres obstacles sur
la terre ferme, le voyage peut s’avérer fatal. Dès qu’ils trouvent le territoire
recherché, ils construisent une hutte pour l’hiver. L’entrée est située sous l’eau
afin qu’aucun ennemi ne puisse y pénétrer ou trouver un passage ». A pas feutrés
nous découvrons l’une de ces huttes où une famille s’est installée. A proximité des
troncs d’arbres rongés témoignent de leur présence.
Une cohabitation avec les agriculteurs, les communes et les forestiers qui demandent
parfois quelques ajustements. Dans le canton de Vaud la collaboration qui s’est
instaurée avec l’association Beawerwatch qui suit attentivement les sous-populations
en fournissant des rapports circonstanciés sur la situation, permet de chercher des
solutions biologiques et techniques. « Depuis 2010 nous sommes partenaire officiel
du service de la faune du canton de Vaud pour les activités et les données liées aux
castors. Notre association d’intérêt publique à but non lucratif effectue par le
biais d’un mandat, un certain nombre de tâches de conservation en faveur du castor.
Nous sommes un intermédiaire en matière de circulation des données propres à
l’espèce. Nos travaux permettent ainsi d’obtenir rapidement des informations et de
suivre quotidiennement la situation et les mouvements des populations de castors.
Les indices de présences et les terriers sont relevés puis transmises à la
Conservation de la faune du canton de Vaud », explique Pierre-Alain Marro,
responsable cantonal, fondateur et président de Beawerwatch.
La meilleure solution pour vivre en harmonie avec le castor consiste à lui offrir un
habitat adapté et accepter ce voisin discret et peut exigeant. Dans ce domaine des
travaux officiels sont réalisés – construction de terriers artificiels, passages à
castor sous route pour ses déplacements en collaboration avec la DGE-BIODIV et Pro
Natura, conseils et interventions dans les conflits castors. Pour le garde forestier
Roland Rapin qui nous a rejoint : « Il n’y pas dans notre région de soucis
particuliers pour les forestiers c’est plutôt du côté agricole que des plaintes
surgissent notamment avec les galeries creusées par le castor qui peuvent amener de
l’eau sur les terrains. Les arbres nous pouvons les protéger notamment le chêne, et
les forestiers sont attentifs pour intervenir rapidement. On peut très bien vivre
avec le castor et accepter sa présence et entreprendre des mesures de protection.
Pour ma part je suis ravi d’avoir cet animal dans mon secteur. Finalement lorsqu’il
y a des conflits ce n’est qu’une question d’argent qui peut se régler ».
Quel avenir pour le castor? C’est en Romandie que les populations sont les
plus denses. Actuellement l’extension a manifestement atteint son plafond pour les
biotopes que l’espèce peut atteindre seule. On peut toutefois voir un redémarrage de
l’extension naturelle. Ce nouveau dynamisme serait alors sans doute déclenché par le
développement des mesures en faveur du castor (passes, revitalisation et
amélioration des biotopes). Et les gagnants sont nombreux. La diversité des espaces
vitaux et des structures ainsi que le constant renouvellement des rives permettent
une biodiversité très élevée dans les territoires des castors. Son retour est une
réelle chance pour nos eaux. A l’origine le castor faisait partie de notre faune
indigène.
Le castor est le plus grand rongeur d’Europe. Farouche et prudent il est
crépusculaire et nocturne. Des pattes postérieures sont grandes et palmées, les
antérieures sont non palmées, petites et très habiles. Excellent nageur il vit dans
les biotopes aquatiques les plus divers. Son régime alimentaire est exclusivement
végétarien. Les castors sont territoriaux et vivent en groupes familiaux (en moyenne
5 individus). Son odorat est très développé.
www.beaverwatch.ch ;
www.conseil-castor.ch ;
www.vd.ch |
Dany Schaer
Juillet 2018
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