Le Conseil Général accepte un préavis sécurité efficace malgré
la pression d’un groupe d’agriculteurs opposés au projet
municipal. La création d’un trottoir dans le périmètre du
collège et route de l’Eglise a pour objectif de sécuriser au
maximum les piétons et notamment les écoliers.
De quoi on parle ? Mercredi 22 juin, Bernard Dind,
municipal, présente le préavis municipal concernant les
aménagements sécuritaires au sein du village et notamment dans
le périmètre du collège. Il s’agit d’une zone fréquentée par les
écoliers, les habitants du quartier, les utilisateurs de la
grande salle et salle de gymnastique ainsi que les usagers du
bureau communal. La route est également utilisée par les
tracteurs, machines agricoles et camions. La zone 30 km/h est
située entre la grande salle, les collèges, ancien et nouveau,
la maison de commune et les habitations. On emprunte également
cette route pour se rendre à l’église.
Un groupe d’agriculteurs représenté par Patrick Freymond propose
une sécurité douce et sans relief haut sur tout le trajet. Un
trottoir franchissable de façon à ce que les véhicules agricoles
puissent empiéter sur cette zone en cas de croisement avec
d’autres véhicules. Une proposition qui ne correspond absolument
pas au but recherché par la Municipalité. La remarque d’un
citoyen "de toute façon un trottoir ne sert à rien les
enfants marchent sur la route" relève d’un problème
d’éducation qui n’a rien à voir avec l’obligation pour les
autorités de sécuriser le périmètre scolaire et ainsi d’offrir
des infrastructures en relation avec le développement du
village.
Le débat se poursuit, les propositions vont dans tous les sens
et finalement ce n’est pas moins de quatre projets qui sont
proposés au vote. Un casse-tête pour le président du Conseil qui
n’est pas le seul à s’y perdre un peu. Le préavis municipal revu
et corrigé est finalement accepté par 25 voix alors que la
proposition de Patrick Freymond récolte 15 voix et quelques voix
éparses vont à un troisième projet. Le trottoir légèrement moins
haut que prévu ainsi que l’ensemble des aménagements
sécuritaires (passage piétons et trottoir en « Bellevue »
compris) seront réalisés. Le coût du projet est estimé CHF
140000.-. Un panneau bordier autorisé est à l’étude.
Dany Schaer
Commentaire
Le débat démontre encore une fois que si les agriculteurs sont
prêts à vendre leur terre aux citadins en quête de tranquillité et
de bien vivre, certains n’ont pas encore fait le pas des changements
induits. La sécurité routière et ses aménagements sont des
infrastructures liées au développement d’un village. On ne peut pas
demander aux petits citadins de tout connaître des habitudes de
conduite des mastodontes qu’ils croisent sur les routes de campagne.
Si l’on veut que les enfants adoptent un comportement responsable il
faut commencer par leur offrir des infrastructures adéquates. «
Marche sur le trottoir !» a un sens pour un enfant pour autant qu’il
y en ait un et une simple marque plate n’a pas le même impact sur
les usagers (piétons ou automobilistes). Il suffit de sillonner les
communes qui ont choisi cette signalisation douce pour s’en rendre
compte. A l’heure d’une fusion de communes, un débat qui met en
lumière les divergences d’intérêts et les particularités de chaque
localité. |
Paru dans le Journal de Moudon et l’Echo du Gros-de-Vaud, juin
2011

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