Naz
Dolores Dessauges,
l’art de se remettre en question
La curiosité avant tout. Ecouter les gens et apprendre des
autres. La petite fille née à Vevey qui a vécu son enfance à
Donneloye garde cette ambivalence qui permet toutes les audaces.
Conquérir l’inconnu tout en restant attachée à la terre.
Romanesque infiniment, blessée parfois, forte de son amour de la
vie, Dolores Dessauges décide de son histoire sans rien oublier
au bord du chemin.
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Nous arrivons dans sa jolie maison de Naz après une traversée du
jardin. Les arbres prennent de la couleur, l’eau frémissante de
la piscine et les oiseaux à la recherche de quelques graines
annoncent les premiers froids. Parfois il suffit d’un pinceau
pour changer une vie. « Je vais me remettre à la peinture »
annonce Dolores alors que je regarde les toiles accrochées dans
son salon. Il n’est pas facile d’aller à l’intime. Ce qui frappe
chez elle c’est cet incroyable esprit de découverte. La pudeur
aussi. « Les choses se font comme elles doivent se faire. Rien
n’est jamais définitif. Quand j’étais petite, je cachais ma
montre pour demander l’heure aux passants. C’était une façon de
communiquer avec les autres».
Depuis son mariage avec Pascal et la naissance de leurs trois
enfants, Dolores démontre que les multiples activités sont un
choix. Bourse communale, fiduciaire, collaboration à la ferme.
Après la production de porcs, les vaches et les poulets
finalement les chevaux sont enfin là. « Avant mon mariage je
disais toujours que je marierai un paysan pour avoir des
chevaux. J’ai dû attendre tout de même longtemps pour les
avoir», raconte Dolores en riant. Elle s’occupe durant trois ans
de chevaux en pension dans l’exploitation. « Le cheval est un
miroir. Il est le reflet de nos humeurs et de notre caractère.
Dans une écurie il y a une énergie incroyable ». Aujourd’hui la
page est tournée. La vie en a voulu ainsi. Reste le chien Mozart
couché à nos pieds, le confident l’ami fidèle qui sait déjà
qu’un nouveau décor n’est jamais infranchissable.
Etre bien en ayant fait du bien ! Sa passion pour le corps et la
réflexologie dessinent la nouvelle vie de Dolores Dessauges. «
Après avoir suivi une formation avec certificat d’accréditation
ASCA je sais comment et jusqu’où aller. Lorsque ma fille était
petite j’ai pu constater l’effet bénéfique des massages. Ce que
l’on arrive à faire avec deux pouces est extraordinaire et en
2005 j’ai passé les examens pour être agrée ». Dolores Dessauges
parle de cet engagement pour les autres avec la spontanéité qui
fait d’elle une femme à l’abri de la houle du temps. Une femme
qui fait de l’art de se remettre en question, sa boussole. Une
vie qui ne s’enferme dans aucune limite.
Dany Schaer
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