Lausanne
Guillaume Favre,
un ambassadeur du Gros-de-Vaud au Vatican
Guillaume-Favre |
Béatrice Métraux, conseillère d’Etat,
devant les Gardes Suisses |
La Garde Suisse Pontificale a été fondée par le Pape Jules
II, ancien évêque de Lausanne. Raison pour laquelle l’assemblée
annuelle des anciens gardes s’est tenue en cette ville le
week-end dernier. Le 31 août, les gardes suisses pontificaux en
uniforme ont défilé en cortège dans les rues du centre et le 1er
septembre ils ont assisté en la basilique Notre-Dame, à une
messe solennelle présidée par l’évêque Charles Morerod.
La mission de base correspond à protéger le Pape et sa résidence
depuis 1506. Si les méthodes pour y parvenir ont changé, reste
que sous l’uniforme se trouve un Suisse, jeune, instruit et
moderne. Il partage avec son ancêtre du XVIe siècle la
conviction que l’église de Jésus-Christ et l’héritier de Saint
Pierre méritent que l’on s’engage pour eux. Nous avons rencontré
Guillaume Favre de Assens, jeune agriculteur de 25 ans, seul
vaudois d’origine de la Garde Suisse actuel. Il nous parle de
cette mission qu’il accomplit depuis cinq ans.
Propos recueillis par Dany Schaer
Pourquoi avoir choisi la Garde Suisse au Vatican?
Pour l’aspect militaire, l’ordre, la discipline et la
hiérarchie. C’est la plus ancienne et plus petite armée du
monde. Découvrir l’église dans son intégralité et approfondir ma
foi et pour l’Italie et sa langue qui est aussi notre 3ème
langue nationale. Et un certain goût de l’aventure sans doute.
Cet engagement a-t-il changé quelque chose dans votre vie ?
Je vois le monde différemment. Je crois avoir fait un grand
travail sur moi en cinq ans. J’ai acquis une plus grande
ouverture d’esprit. C’est une magnifique expérience de vie. Et
si c’était à refaire je signerai tout de suite. Je considère
comme un honneur d’être l’ambassadeur du Gros-de-Vaud au
Vatican.
Vous sentez-vous plus près de Dieu dans cette fonction auprès
du Pape ?
Oui je crois que l’on peut dire ça. Je ressens un sentiment
de plénitude lors de la messe de minuit dans la basilique
Saint-Pierre avec les autorités religieuses. On est au cœur de
l’évènement, on vit cette foi de l’intérieur et en permanence.
Le Pape François est-il si différent ?
Pour la Garde Suisse rien n’a vraiment changé mais le Pape
François est resté la personne simple et humble qu’il était.
Alors que nous vivons dans une société à la recherche de la
perfection, du beau, de la réussite il donne l’impulsion d’un
retour à la simplicité et à la fraternité. C’est un message fort
qu’il adresse au monde.
Avez-vous un contact direct avec le Pape ?
Le jour de l’assermentation, qui est toujours le 6 mai, on a
une audience privée avec le pape et nos parents. J’ai prêté
serment sous Benoît XVI. Le pape François actuel est très proche
de sa garde.
Quelles sont vos tâches exactement ?
La mission principale de notre Corps est de veiller
continuellement à la sécurité du Saint-Père et de sa résidence.
Les missions complémentaires sont d’accompagner le Saint-Père
lors de ses voyages, protéger le Collège des Cardinaux pendant
la vacance du Siège Apostolique, contrôler les entrées du
Vatican et accomplir des services d’ordre et d’honneur.
Et lorsque vous reviendrez à Assens qu’allez-vous faire ?
J’apprécierai de rentrer à la maison, profiter de ma famille
et de mes amis et je reprendrai le domaine agricole familial.
Cette part de ma vie m’aura rendu plus fort et je parle
l’italien c’est même parfois mon premier réflexe.
Le mot de Béatrice Métraux, conseillère d’Etat. « Ces
journées représentent beaucoup pour moi. Je suis catholique
pratiquante et je suis très émue de voir ces jeunes qui se
mettent au service de la religion. Ils donnent des années de
leur vie et cela me touche énormément. Et ce n’est pas du
folklore la Garde Suisse assure la sécurité du Chef de l’église
catholique ». |
Dany Schaer
Paru dans l’Echo du Gros-de-Vaud, septembre 2013
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Le cortège |
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Les Gardes Suisses |
Guillaume-Favre |
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