Ropraz - Estrée
La fraternité de l’aube

Nele Gesa Stürler |

Adrian Fahrländer |
La fondation L’Estrée présente une exposition de deux
artistes à la recherche du corps dans son environnement. Une
rencontre entre toile et sculpture où l’intime soulève le voile
du non-dit. Entre le révélateur de l’image insolite et
l’écartèlement du bois brûlé, les fentes se rejoignent dans une
perpétuelle quête de l’Autre.
Un texte de Georges Haldas nous introduit dans ce monde à part :
« Homme de l’aube, de l’enfance, de la graine. Mais homme
aussi des racines. Et qui habite avec les racines sous la terre,
dans la nuit de la terre, la boue, la solitude. Car c’est dans
cette zone invisible, obscure, ignorée de presque tous que
s’élabore la plante avec sa tige et, au sommet de sa tige, la
fleur. Le visible à l’invisible. … »
Les toiles de Nele Gesa Stürler traitent le corps en paysage. Du
nombril aux dunes, herbe et peau se confondent dans une lumière
jaune pâle ou verte. D’un cliché noir blanc l’artiste multiplie
ce morceau de chair, terre de conquête infinie et
d’introspection poétique. Une recherche inédite qui entretient
la complicité entre le regard et l’imaginaire. Presque
subrepticement, l’artiste invente une autre sphère où
l’importance de la transmission par l’image devient passion. Un
contact peau nue en chambre noire qui ouvre la porte de notre
fragilité hors du cocon réconfortant du conformisme.
Les sculptures d’Adrian Fahrländer sont travaillées à la
tronçonneuse dans un bois vert de peuplier ou de tilleul. Puis
ses torses sans bras sont brûlés avant d’être recouvert d’une
peinture bleue dominante. Comme une armée, une chorale, une
société de bourgeois ou de témoins innocents ils regardent cet
invisible troublé par la destinée de l’homme. De ces veines
ouvertes, le bois vibre et s’adapte pourtant. Peu à peu les
troncs bleus s’imposent à en devenir presque intimes. Leurs
recherchent s’entrecroisent et deviennent notre propre écho.
Découvrez le cri de l’homme à la rose : «Ne tirez pas sur moi !
».
Nele Gesa Stürler, plasticienne, est née en 1965 et
grandit en Allemagne. A 19 ans, elle se dirige vers le théâtre
en effectuant un stage auprès de Robert Wilson à Hambourg. Elle
étudie à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne la scénographie et
obtient son diplôme en 1991. Scénographe indépendante, elle va
habiter pendant 15 ans à Berlin. Avec sa famille, ses 2 enfants,
elle déménage en 2005 en Suisse Romande, à Ropraz, et commence
assez vite à exposer ses travaux sur toiles qui mélangent
peinture et photographie d’une manière personnelle.
Adrian Fahrländer est né en 1955 et grandit à Zofingen.
Après sa maturité il fut collaborateur de l’artiste Schang
Hutter durant plusieurs années à Soleure. Il étudie quelques
semestres les sciences humaines à l’Université de Berne. Il
habite actuellement avec sa famille à Chandossel dans le canton
de Fribourg et travaille comme artiste indépendant. Il organise
des randonnées en moyenne montagne. Sa perception de
l’environnement s’est aiguisée grâce à ses connaissances
approfondies sur la faune et la flore, en géologie et en
météorologie. |
Exposition La Fraternité de l’aube, Estrée de Ropraz, jusqu’au
28 octobre 2013. Tous les jours de 14h à 19h sauf le mardi. 021
903 11 73 ou www.estree.ch
Dans le cadre de l’exposition. Concert de Michel Hostettler,
compositeur, samedi 19 octobre à 20h30 et dimanche 20 octobre à
17h. Réservation 021 903 11 73 ou fondation estree.ch
Dany Schaer

Nele et Adrian |

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Le regard |

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