Boulens
Bertu, entre Grèce et Gros-de-Vaud
Il aurait pu peindre ici, par habitude ou amour de son pays.
Il aurait aussi pu être grec ou sans patrie à l’image des
voyageurs dont leur maison est le ciel et les étoiles. Mais non,
si Eric Berthoud expose aujourd’hui à Tothem, c’est par amitié
et l’envie de montrer ce qu’il fait. Il prouve ici que sa
période de vie en Grèce donne de la couleur à son œuvre et à
quel point le talent n’a pas de patrie.
D’Ur au Pirée, du Pirée aux Cyclades en passant par Dommartin
l’homme voyage, l’artiste est amoureux d’un coin de terre,
Naxos. «J’ai découvert cet endroit en 1966 et depuis j’y
retourne sans cesse, comme si, le rendez-vous avec les odeurs,
l’ambiance, le paysage était incontournable. Prochainement j’y
retourne jusqu’à l’automne avec ma compagne Nicole. A 70 ans
j’organise le temps au rythme des saisons et cette liberté est
nécessaire pour créer et peindre ».
Eric Berthoud ne fait pas son âge. Un visage fort, belle
carrure, un regard franc. Il se régale de passer en revue les
nombreuses activités qui ont jalonné son existence. De moniteur
de ski à docker en passant par le théâtre et quelques passages
devant l’écran, il s’installe quelques années comme assistant
social à la ville de Lausanne. Un parcours qui ne l’éloigne
guère de sa passion, la peinture. « Je n’aurai rien pu faire
d’autre pour exprimer tout ce qui est en moi ».
La Rétrospective Bertu présentée à Tothem le 29 janvier,
s’annonce comme un mélange d’ici et d’ailleurs. Sur fond de
musique grec, on déguste un petit vin bien de chez nous le
regard sur la campagne vaudoise. Les toiles s’inspirent des
Cyclades. C’est une aventure qui explore la notion d’identité et
d’appartenance. « J’ai deux patries, l’une n’est pas la mienne,
l’autre non-plus ! »
L’exposition sera ouverte aux dates supplémentaires suivantes :
5 et 12 février et 26 mars de 16h00 à 18h00 à Tothem, rte du
village 3, Boulens
www.tothem.ch
On peut contacter l’artiste au 078 647 31 38 ou bertu romandie.com
Dany Schaer
Paru dans le Journal de Moudon et l’Echo du Gros-de-Vaud,
février 2011
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