Haras national suisse, les étalons sont en bonne santé !
Etalons |
Stefan Rieder |
Le Haras national suisse prend des mesures draconiennes pour
éradiquer la fibrose hépatique de Caroli (CLF). Aucun étalon
reproducteur du Haras ne sera porteur de la tare héréditaire.
Une mesure qui vise à maintenir une population du cheval des
Franches-Montagnes saine et à consolider son excellente image au
niveau national et international.
La Fibrose hépatique de Caroli (CLF) c’est quoi ? « C’est
une maladie du foie connue depuis longtemps et dont le lien
héréditaire a été démontré il y a une dizaine d’années. Il
s’agit d’une tare d’un gène récessif. Les animaux porteurs du
gène (étalon ou jument) ne sont pas malades du tout mais si la
jument porteuse du gène est saillie par un étalon également
porteur du gène, il y aura une chance sur quatre que le poulain
soit malade et meurt dans les deux à sept mois. C’est une
maladie génétique à 100% héréditaire. Aujourd’hui, grâce au test
ADN, on peut identifier les porteurs du gène et donc stopper
toute transmission.
Faisant suite à la décision de la Fédération suisse d’élevage de
la race des Franches-Montagnes de signaler et de publier les
étalons porteurs de la fibrose hépatique congénitale, le HNS a
décidé de retirer de l’élevage ses étalons reproducteurs
porteurs. Stefan Rieder, docteur en zootechnie, responsable de
département de recherche « Chevaux et abeilles » dont fait
partie le HNS, nous explique les buts principaux de ces mesures
: « Si on arrive à éviter l’accouplement entre porteurs, à
partir de 2013, il n’y aura plus aucun poulain qui mourra car
aucun n’aura pu recevoir l’allèle défectueux de son père et de
sa mère. A terme, l’allèle défectueux sera éradiqué puisqu’il ne
sera plus transmis du côté paternel à partir de la saison de
saillie 2012. Quant aux juments porteuses de l’allèle
défectueux, elles sont en parfaite santé et sont aussi des
porteuses saines et peuvent être utilisées dans l’élevage dans
la mesure où elles sont saillies par des étalons non porteurs de
l’allèle provoquant la CLF. Une mesure qui a un coût pour les
éleveurs, mais elle seule permettra de préserver dans le futur
la race des Franches-Montagnes et en renforcera l’excellente
image ».
Une loi stipule de façon précise les dispositions en matière
d’élevage.
Art. 10 Elevage et production d’animaux
L’utilisation de méthodes d’élevage et de reproduction
naturelles et artificielles ne doit pas causer, chez les parents
et chez les descendants, des douleurs, des maux, des dommages et
des troubles du comportement qui seraient liés directement ou
indirectement au but de l’élevage ; les dispositions relatives à
l’expérimentation animales sont réservées.
Le Conseil fédéral édicte des dispositions sur l’élevage et la
production d’animaux et fixe des critères permettant d’évaluer
l’admissibilité des buts de l’élevage et des méthodes de
reproduction ; ce faisant, il tient compte de la dignité de
l’animal, il peut interdire l’élevage, la production et la
détention d’animaux présentant des caractéristiques
particulières, notamment des anomalies dans leur anatomie et
dans leur comportement.
Les étalons appartenant au Haras, porteurs de la CLF, seront
retirés de l’élevage mais resteront dans l’exploitation. Ils
seront utilisés normalement à des activités équestres sur le
domaine. D’après nos connaissances actuelles, environ 15% des
chevaux dans la population FM sont porteurs du gène CLF . «
Aujourd’hui, on a réglé le problème. On a un test ADN pour
identifier les porteurs. Cette maladie purement héréditaire peut
et doit disparaître en appliquant des mesures strictes. Il est
dans l’intérêt de tout le monde, éleveurs et détenteurs de
chevaux des Franches-Montagnes.
Les partenaires autour de la table. La Fédération suisse
d’élevage du cheval FM, le Haras national suisse et l’Institut
de génétique de l’Université de Berne, réunis en séance
extraordinaire le 17 février 2012 à Avenches, agissent pour le
maintien de la race. «Une éradication de la maladie dans les
plus brefs délais constitue à terme la seule solution du point
de vue économique et pour l’image du cheval des
Franches-Montagnes en Suisse et à l’étranger. Signaler les
reproducteurs de tares héréditaires est une obligation légale.
Les décisions prises par les partenaires, à savoir la
publication du statut CLF de tous les étalons actifs et la
non-admission dans l’élevage d’étalons porteurs, ont pour but de
positionner le cheval de la race des Franches-Montagnes sur le
marché indigène et étranger comme un cheval sain, robuste et
exempt de tares héréditaires ».
Dany Schaer
Renseignements : Haras national suisse, Dr. Stefan Rieder, chef
du Département de recherche « Chevaux et abeilles », tél. 026
676 62 09, email : stefan.riederharas.admin.ch
Paru dans le Journal de Moudon, l’Echo du Gros-de-Vaud et le
Courrier Oron-Lavaux, février 2012
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